« Laissez moi poursuivre », a déclaré Jeanine Mabunda visiblement bousculée par la plénière, mais gardant son ton habituel et très calme.
« Nous avons évolué dans un contexte qui n’a pas toujours permis un fonctionnement normal de l’Assemblée nationale », a-t-elle également rappelé en soulignant « qu’à partir de mars 2019, des mesures drastiques, liées au Covid-19, ont perturbé le fonctionnement normal des institutions et le rythme de traitement de nos travaux ».
« C’est une évidence qui s’est appliquée aussi bien à nous, au gouvernement qu’aux autres institutions », a-t-elle poursuivi.
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« L’Assemblée nationale est une institution complexe », a martelé l’ancienne ministre du portefeuille en faisant allusion, « aux 500 députés et le personnel constituant » cette chambre du Parlement.
Accusée par les députés pétitionnaires notamment d’avoir boycotté la cérémonie de prestation de serment des trois nouveaux juges de la Cour constitutionnelle, organisée dans la salle des plénières du Palais du peuple, jugée partisane et conflictogène, Jeanine Mabunda estime que cette décision, de ne pas prendre part à ladite cérémonie, « a été prise au cours de la conférence des présidents le 20 octobre 2020, sanctionnée par un communiqué ».
En ce qui concerne la recevabilité, Jeanine Mabunda a déploré le fait que « la pétition ne mentionne pas le nombre exact de personnes qui l’ont signéé, tantôt le texte ne dit rien ».
« Mais, dit-elle, là n’est pas le problème. Il n’est pas dans ma nature d’échapper à toute piste » d’expliquer les actions posées.
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#RDC: " Nous allons réaffirmer notre majorité " Joseph Kokonyangi député FCC élu de Pangi au Maniema . pic.twitter.com/L901iSGC9N
— Rachel KITSITA (@rkitsita) 10 décembre 2020
Peu avant le début de la plénière, le Front commun pour le Congo (FCC) a réaffirmé son soutien à Jeanine Mabunda qui, dans ses moyens de défense a rappelé aux élus du peuple que « la vérité est que le contrôle parlementaire s’effectue réellement ».
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« Il ne faut pas limiter [le contrôle parlementaire] uniquement aux débats en plénière », explique-t-elle alors que pour les députés pétitionnaires, cette action du Parlement « n’est pas sérieuse ».
Jeanine Mabunda indique qu’elle « revêt aussi la forme des auditions en commissions ».
La cheffe de la MONUSCO, Mme Leila Zerrougui a estimé, en ce qui concerne le changement au niveau de l'Assemblée nationale, qu'il appartient aux Congolais de décider de la façon de gérer leurs institutions.https://t.co/TXtqh6V0ZP pic.twitter.com/70UxlIjdBf
— Radio Okapi (@radiookapi) 10 décembre 2020
C’est ce jeudi 10 décembre 2020 que les députés vont décider de maintenir ou non la présidente ainsi que les autres membres du bureau de l’Assemblée nationale. La loi de la majorité va donc s’imposer dans un climat caractérisé par des accusations de corruption des uns et des autres. Un vote très déterminant par rapport aux récentes initiatives prises par le Président de la République pour la « refondation de l’action gouvernementale » autour des principes de participation à la gestion publique.
Alain Tshibanda
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